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Déclaration de fidélité catholique






 Déclaration de fidélité catholique  



A l’automne 1974, Mgr Marcel Lefebvre, ancien archevêque de Dakar, ancien Supérieur de la Congrégation du Saint-Esprit, fondateur de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X et du Séminaire international d’Ecône (Suisse), lançait un cri d’alarme sur la situation de l’Eglise, neuf ans seulement après la fin du Concile Vatican II.
« Méprisant toute prudence humaine, il déclare ouvertement la guerre, dans une vue de foi, à l’ensemble de la réforme post-conciliaire » et « rédige, d’un seul trait de plume (…) une admirable position de principe » ( extrait de « Marcel Lefebvre, une vie », par Bernard Tissier de Mallerais, Clovis, p. 506. On a emprunté au même ouvrage le texte de la Déclaration du 21 novembre 1974 (pp. 654-655).
Près de quarante ans après, sa « Déclaration » (reprise en caractères maigres dans le texte ci-après), n’est en rien périmée. Au contraire, elle révèle chez son auteur une intelligence pénétrante des événements. Il a suffi de la mettre à jour (les mentions nouvelles sont en caractères gras) pour qu’elle restitue, en cette année 2012, toute sa force de conviction et de fidélité catholique.
Loin de « faire parler un défunt » pour les temps d’aujourd’hui, la nouvelle Déclaration se propose seulement d’appliquer aux circonstances actuelles les leçons de sagesse surnaturelle d’un grand évêque, les auteurs restant seuls engagés par ce procédé rédactionnel et par les modifications et ajouts apportés à la déclaration d’origine.
Fidèles à l’héritage de Mgr Marcel Lefebvre, et en particulier à sa mémorable « Déclaration » du 21 novembre 1974, nous adhérons de tout notre coeur, de toute notre âme, à la Rome catholique, gardienne de la foi catholique et des traditions nécessaires au maintien de cette foi, à la Rome éternelle, maîtresse de sagesse et de vérité.
Selon l’exemple de ce grand prélat, intrépide défenseur de l’Eglise et de la papauté, nous refusons par contre et avons toujours refusé de suivre la Rome de tendance néo-moderniste et néo-protestante qui s’est manifestée clairement dans le Concile Vatican II, et après le Concile dans toutes les réformes et orientations qui en sont issues.
Toutes ces réformes et orientations, en effet, ont contribué et contribuent encore à la démolition de l’Eglise, au déclin de son esprit missionnaire, à la propagation de l’indifférentisme -par l’oecuménisme et le dialogue interreligieux-, à la ruine du sacerdoce, à l’anéantissement du Sacrifice et des sacrements, à la disparition de la vie religieuse, à un enseignement naturaliste et teilhardien dans les universités, les séminaires, la catéchèse, enseignement issu du libéralisme et du protestantisme condamnés maintes fois par le magistère solennel de l’Eglise.
Aucune autorité, même la plus élevée dans la hiérarchie, ne peut nous contraindre à abandonner ou à diminuer notre foi catholique clairement exprimée et professée par le magistère de l’Eglise depuis vingt siècles, et à l’époque récente par les textes-clés de sa doctrine antilibérale et antimoderniste, à savoir :
- Mirari vos, de Grégoire XVI,
- Quanta cura et le Syllabus, de Pie IX,
- Immortale Dei et Libertas, de Léon XIII,
- Pascendi, de Pie X (avec le serment antimoderniste),
- Quas primas, de Pie XI,
- Humani generis, de Pie XII,

« S’il arrivait, dit Saint Paul, que nous-même ou un ange venu du Ciel vous enseigne autre chose que ce que je vous ai enseigné, qu’il soit anathème » (Ga 1,8). Dès lors, si une contradiction vient à se manifester dans les paroles ou les actes du pape, ainsi que dans les actes des dicastères romains, par rapport à la doctrine traditionnelle, alors nous choisissons ce qui a toujours été enseigné et nous faisons la sourde oreille aux nouveautés destructrices de l’Eglise, et à toute « herméneutique » prétendant démontrer la continuité entre ces nouveautés et le magistère constant des siècles passés.
On ne peut modifier profondément la lex orandi (c’est-à-dire la liturgie) sans modifier la lex credendi. A messe nouvelle,correspondent : nouveau rituel des sacrements, catéchisme nouveau (C.E.C.), sacerdoce nouveau, séminaires nouveaux, universités nouvelles, nouveau droit canon, bible oecuménique, nouvelles formes de sainteté, Eglise charismatique et pentecôtiste éclatée en « communautés » disparates, toutes choses opposées à l’orthodoxie, au magistère de toujours, et à l’unité catholique.
Cette Réforme étant issue du libéralisme, du modernisme, est tout entière empoisonnée ; elle sort de l’hérésie et aboutit à l’hérésie. Il est donc impossible à tout catholique conscient et fidèle d’adopter cette Réforme et de s’y soumettre de quelque manière que ce soit.
La seule attitude de fidélité à l’Eglise et à la doctrine catholique, pour notre salut, est le refus catégorique d’acceptation de la Réforme, même s’il faut recourir, pour « survivre », à des solutions canoniques d’exception (car « le salut des âmes est la loi suprême »), ou subir, éventuellement, d’injustes condamnations.
C’est pourquoi, sans aucune rébellion, aucune amertume, aucun ressentiment, nous entendons maintenir la profession intégrale de la foi sous l’étoile du magistère de toujours, persuadés que nous ne pouvons rendre un service plus grand à la sainte Eglise catholique, au souverain pontife et aux générations futures.
C’est pourquoi, aussi, nous nous en tenons fermement à tout ce qui a été cru et pratiqué dans la foi, les moeurs, le culte, l’enseignement du catéchisme, la formation du prêtre, l’institution de l’Eglise, par l’Eglise de toujours et codifié dans les livres parus avant l’influence moderniste du Concile, en attendant que la vraie lumière de la Tradition dissipe les ténèbres qui obscurcissent le ciel de la Rome éternelle.
C’est pourquoi, en outre, nous regardons comme équivoques et pleines d’incertitudes les initiatives romaines en direction de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X l’invitant à s’agréger à l’actuelle « communion » de l’Eglise, comme un renfort de « sensibilité » traditionnelle.
Quelles que soient les bonnes intentions invoquées et les garanties offertes, il est clair que ces initiatives tendent à la neutralisation, à plus ou moins long terme, de la résistance « traditionaliste », comme le prouve l’expérience tirée de l’application du motu proprio Ecclesia Dei de Jean Paul II (1988).
Par conséquent, il serait hasardeux d’envisager un quelconque « accord » plaçant les forces vives de la Tradition catholique sous l’autorité canonique de la Rome conciliaire si celle-ci n’a pas d’abord renoncé aux erreurs de Vatican II et amorcé la correction de leurs funestes conséquences.
En l’état actuel, par amour de l’Eglise, par fidélité à la mémoire et au combat de Mgr Lefebvre, nous ne pouvons accepter le principe d’un tel « ralliement ». Au contraire, pour favoriser, autant qu’il dépend de nous, le retour de l’Eglise à sa propre Tradition bimillénaire, nous supplions respectueusement le souverain pontife d’accomplir, dès que possible, comme Pasteur et Docteur,

trois gestes de haute portée doctrinale (pris parmi bien d’autres possibles) :
- déclarer qu’il tient fermement, dans le même sens que ses prédécesseurs, la doctrine de Grégoire XVI, Pie IX, Léon XIII, Pie X, Pie XI et Pie XII, condamnant les erreurs de la « culture libérale » : ainsi serait réaffirmée, contre la fallacieuse « liberté religieuse » et les « droits-de-l’homme-sans-Dieu », la Royauté sociale de Jésus Christ.
- rétablir le serment antimoderniste, prescrit en 1910 et abrogé en 1967, pour l’accès aux ordres de la hiérarchie ecclésiastique : ainsi serait donné un coup d’arrêt au processus de corruption de la foi dans le clergé et parmi les fidèles, cause de « l’apostasie silencieuse » des masses catholiques.
- faisant usage de l’infaillibilité pontificale (cf. constitution Pastor aeternus de Vatican I), statuer solennellement sur la non-conformité des enseignements de Vatican II aux définitions irréformables du magistère antérieur : ainsi serait tranchée la question de l’autorité d’un concile « pastoral », « nouvelle Pentecôte » de l’Eglise, qui se révèle être, cinquante ans après, le plus grand désastre de son histoire.
Enfin, pour obtenir la paix du monde, nous implorons de S.S. Benoît XVI qu’il daigne effectuer la consécration de la Russie au Coeur Immaculé de Marie, selon la demande du Ciel transmise à Fatima.

Ce faisant, avec la grâce de Dieu, le secours de la Vierge Marie, de saint Joseph, de saint Pie X, nous sommes convaincus de demeurer fidèles à l’Eglise Catholique et Romaine, à tous les successeurs de Pierre, et d’être les fidèles dispensateurs des mystères de Notre-Seigneur Jésus-Christ in Spiritu Sancto. Amen
En la fête du Saint Nom de Marie, 12 septembre 2012.
REPRODUCTION ET TRADUCTION LIBRES, EN TOUTES LANGUES

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